Réunis à partir de 2017 autour de Black Boy, roman autobiographique de Richard Wright transposé dans une forme théâtrale originale mêlant lecture, musique et dessin en direct, Jérôme Imard (interprétation), Jules Stromboni (adaptation, dessin) et Olivier Gotti (guitare lap steel – chant) décident de mettre en place un nouveau projet.
Après plus de 250 représentations (Théâtre de la Criée, Musée du Quai Branly, Festival Jazz à Vienne…), et autant de standing-ovations (lire les réactions de pros ICI), l’équipe change de latitude mais restons sur le même continent.
Là où la chaleur et l’obscurantisme écrasaient le petit Richard, jeune garçon noir confronté à une Amérique ségrégationniste, il s’agit ici de suivre un homme et un chien, qui s’enfoncent dans l’immensité blanche du Klondike, par -75°.
Le dispositif reste le même que sur Black Boy, mais chacun des postes explore de nouvelles modalités. On bascule du noir au blanc. D’un extrême à l’autre. De la pression sociale à une pression barométrique.
L’homme que nous suivons passe son premier hiver dans le grand nord, une aventure qu’a traversée Jack London, se mêlant aux pionniers de la fameuse Goldrush jusqu’à posséder sa propre concession. Il s’agit encore là d’un récit de construction, d’apprentissage, celui de l’écriture et de l’existence.
Construire un feu est une nouvelle puissante et métaphysique, synthétique et proche de l’abstraction. C’est un champ existentiel, une allégorie éloquente du combat que l’homme a engagé contre la nature, contre sa propre nature, son instinct.