Une chanson, c’est déjà un aveu, une confidence.

Mais quel tamis pour filtrer ce qui mérite d’être chanté ? Seul avec notre guitare, on est souvent notre propre censeur, intransigeant voire un peu pleutre. Quand on écrit à deux à l’inverse, les mailles s’élargissent.

On peut aller plus loin.

À deux on s’autorise, on aborde des thèmes qu’on n’aurait pas assumés seul. A deux, quand on est sur le fil, on craint moins de perdre l’équilibre. On peut vraiment plonger dans l’inavouable et en rire.

Surtout en rire.

Nos premières chansons sont nées en vacances il y a quelques années, autour d’un verre de vin. Nous les avons écrites pour le simple plaisir de se dire des horreurs et certaines ont intégré nos répertoires respectifs.

Nous avons fini par les emmener à l’Olympia, en janvier 2023 pour leur consacrer la séquence : « Ces chansons qui n’auraient jamais dû arriver jusqu’ici ». Nous n’étions pas sûrs de nous en entonnant dans cet écrin Tartelette et Torture Jésuite, mais elles ont fait un tabac.

Peut-être parce que l’inavouable, ça parle à tout le monde. L’inavouable, chacun s’y reconnaît. Dans la société, l’inavouable c’est la plaie de la vérité recouverte par le pansement de l’hypocrisie. L’inavouable, c’est ce qu’on a du mal à s’avouer à soi-même.

L’inavouable, finalement, c’est universel car tout le monde aime flirter avec l’interdit, la dérision, l’absurde.